par Ruth Warick
Selon mes relations avec des personnes vivant ou oeuvrant dans des pays en voie de développement, la plupart des personnes malentendantes n’ont aucun soutien pour composer avec leur déficience auditive autre que celui de nature individuelle offert par les familles et les collectivités. La plupart n’ont pas d’appareils auditifs et encore moins de dispositifs facilitant l’écoute. Il y a peu de services et de groups d’entraide pour les personnes malentendantes. Les mesures de soutien dans le réseau d’éducation et en milieu de travail sont également limitées.
Le plus grand obstacle est le même que celui auquel tous les pays se heurtent : l’absence de sensibilisation. La déficience auditive est invisible et, par conséquent, elle est souvent ignorée et méconnue. Les personnes elles-mêmes taisent souvent leur déficience auditive pour des raisons liées à l’identité, à la culture et au stigmate. Imaginez à quel point cette déficience prend de l’importance dans des cultures où toute forme de handicap est considérée comme une faiblesse et où pratiquement rien n’encourage l’auto déclaration d’une déficience auditive.
Il est absolument étonnant que de nombreuses personnes malentendantes dans des pays en voie de développement s’auto déclarent malentendantes malgré les obstacles socioculturels. Elles veulent révéler leur déficience auditive et cherchent à obtenir tout le soutien possible; lorsque ce soutien fait défaut, elles travaillent avec des organisations de personnes handicapées et leurs collectivités afin de créer des services de soutien. C’est un exemple parfait de ténacité et de capacité d’adaptation de l’esprit humain.
J’ai l’honneur de participer à un mouvement amorcé par l’International Federation of Hard of Hearing People (IFHOH) en coopération avec Danishkadah (Pakistan), l’Asia Pacific Development Centre on Disability (APCD) et le Center for Research and Education of the Deaf And Hard of Hearing (Vietnam), afin de parrainer la toute première réunion des dirigeants malentendants dans la région de l’Asie.
La réunion vise deux principaux objectifs. Le premier est la création de réseaux parmi les dirigeants asiatiques. Le deuxième est la promotion de la connaissance et de la sensibilisation des outils permettant d’améliorer la communication, comme les dispositifs facilitant l’écoute et le sous-titrage.
L’IFHOH espère que l’initiative dans la région de l’Asie s’étendra et donnera naissance à d’autres activités en Afrique et en Amérique du Sud. Il est important que nous unissions nos efforts pour mieux faire connaître nos besoins à l’échelle mondiale, pour supprimer les obstacles auxquels se heurtent nos citoyens dans la société et pour créer une communauté des personnes malentendantes réellement internationale.
