Dîner Au Bistro des Malentendants : Bien manger… Bien entendre

Marshall Chasin
May 16, 2016

Par Gael Hannan

Les personnes malentendantes aiment manger – parce qu’elles sont humaines par-dessus tout. Cependant, quand nous mangeons à l’extérieur, nous pénétrons dans un des environnements de communication des plus difficiles – le restaurant. Qu’il s’agisse d’un établissement ordinaire ou de plus haut de gamme, la plupart des restaurants offrent, avec les horsd’oeuvre, le plat principal et le dessert, une fine selection d’obstacles à la communication : bruit, mauvais éclairage, mauvaise visibilité, discussion de groupe, langages inhabituels, personnes ignorant nos besoins… et encore du bruit.

Pour survivre à un dîner à l’extérieur, vous avez quatre choix :

  1. Choisissez un restaurant offrant un environnement physique et acoustique parfait (facile à dire, pas facile à trouver!).
  2. Passez au mode super-activiste et tentez de render l’environnement aussi accessible que possible.
  3. Mangez votre soupe, réglez l’addition et partez.
  4. Restez à la maison et faites livrer.

J’ai fait tout ça, spécialement le no 2. Toutefois, le no 4 est parfois l’option la plus intéressante, surtout lorsque vous avez passé une mauvaise journée auditive. Je parle du genre de journée où l’implant cochléaire ou l’appareil auditif semblent engourdis et inefficaces, que vous faites une bourde auditive embarrassante au bureau (en sachant que les collègues vont en rire pendant des années) et que pardon? semble être votre mot favori cette journée-là. Vous ne pourriez pas soutenir un tel combat durant un repas au restaurant sans éclater en sanglots.

Cependant, le pub ou le bistro sont trop attrayants pour y résister. Dans ma famille, nous mangeons régulièrement à l’extérieur parce que je n’ai pas toujours envie de cuisiner et que j’oublie souvent de faire l’épicerie – et nous avons beaucoup d’amis qui, eux aussi, n’aiment pas cuisiner ou faire le marché. Toutefois, la plus importante raison pour braver le cauchemar du restaurant est que je ne sais pas comment faire la soupe Tom Yum, dont j’ai besoin deux fois par mois au risqué de devenir de mauvaise humeur !

Si j’avais quelques millions de dollars de trop, cependant, je pourrais envisager une cinquième option – ouvrir un restaurant accessible à la communication ! Si le bruit courait qu’il existe un endroit offrant de bons services de restauration aux personnes malentendantes, je ferais fortune ! Je vois déjà l’enseigne au néon à l’entrée annonçant une expérience culinaire sans obstacle à la communication !