par Marilyn Dahl
Une de mes amies s’est retrouvée à l’hôpital récemment, de manière inattendue. La première fois que l’on s’est parlées, elle m’a demandé d’apporter deux trousses d’hôpital de l’AMEC. Ce n’était pas pour elle. En tant que membre à vie de l’AMEC, de chef de file déterminée du secteur et de consommatrice malentendante avertie, elle pouvait répondre à ses propres besoins de communication. Cette trousse était destinée à une autre patiente au bout du couloir dont le personnel infirmier ignorait comment communiquer avec des patients malenendants. Au début des années 1970, l’AMEC a créé et prodigué un cours intensif dans tout le Canada, pour former des bénévoles visitant les établissements de soins de santé. Ce type de travail était fait de façon regulière, et parfois sporadique, mais sans jamais atteindre le point de saturation, et il permettait au personnel de comprendre automatiquement comment satisfaire les besoins des personnes malentendantes.
En septembre 2010, le secteur AMEC-Van a lancé un atelier « entrée libre » mensuel au Centre des aînés. L’atelier, appelé « Sound Advice », permet à des personnes malentendantes ou intéressées par la déficience auditive de poser des questions, d’amorcer des discussions et d’obtenir des conseils éclairés et sans parti pris de membres de l’AMEC possédant une expertise de la vie avec une déficience auditive. Charles Laszlo et moi avons dirigé le groupe. Après la première séance, Charles m’a dit, « Marilyn, c’est quelque peu déprimant. Ces gens posent les mêmes questions que les gens nous posaient lorsque nous avons lancé l’AMEC en 1983. À cette époque, il n’y avait pratiquement pas d’information pour les personnes malentendantes. Maintenant le Web fourmille de renseignements de toutes sortes et qui ne sont pas difficiles à trouver ».
Évidemment, d’un autre côté, de nouvelles personnes développent tout le temps une déficience auditive. Sans nul doute, il y a une multitude de renseignements sur Internet, mais vous devez apprendre comment les interpréter et déterminer celles qui sont propres à votre situation et à votre propre degré d’incapacité. Toutefois, le plus important est que rien ne remplace un contact en face à face, c’est-à-dire une communication en personne qui répond à vos besoins individuels d’apprentissage. En outre, dans le cas de soignants en établissement, ils peuvent avoir reçu des conseils dans leur formation quant à la façon de parler à des personnes ayant des problèmes auditifs. Cependant, assimiler cette information et la mettre en pratique sont deux choses différentes. De nouveau, en face à face, l’expertise de consommateur éclairé est.
La semaine dernière, à Vancouver, l’AMEC-C.-B. et l’AMECVan ont tenu leur premier marathon de marche Ouïe en marche. Lors de la cérémonie d’ouverture, les deux conférenciers – l’adjoint au maire de Vancouver, Kerry Jang, et la populaire personnalité de la télévision, Dr. Art Hister – nous ont mis au défi de nous engager davantage avec eux à accroître la sensibilisation aux problèmes auditifs et à promouvoir l’accessibilité de la communication. Le médecin a mentionné qu’au cours de toutes ces années où il a présenté des conditions médicales dans ses émissions de télévision, il n’en a jamais (ou pas encore) réalisé une sur la déficience auditive.
Qu’est-ce ces trois incidents séparés vous disent? « Le travail n’est jamais terminé. » L’AMEC a de bons antecedents d’accomplissements relatifs à de grands enjeux au cours de ses trente dernières années d’existence, mais le travail n’est jamais terminé. Le programme de lutte contre l’alcool au volant, financé par ICBC, a commencé dans les années 1970. Le directeur du programme a déclaré qu’il fallait 20 ans de publicité et d’éducation pour convaincre les gens que l’alcool au volant était néfaste. De plus, les promoteurs du projet disposaient d’un important budget et de ressources humaines professionnelles pour mettre en oeuvre leur programme ciblé.
Nous n’avons pas les ressources des grandes sociétés, mais nous avons le savoir et l’enthousiasme de nos membres pour aider d’autres personnes malentendantes. Nous avons le sens de l’obligation, souvent assimilé à une passion, de travailler en vue de mieux comprendre la déficience auditive dans tous les aspects de notre société. Si vous n’êtes pas encore engagé dans cet effort, n’hésitez pas. Engagez vous. Vous retirerez une immense satisfaction à savoir que vous avez fait une difference positive dans la vie d’une autre personne.