par Andrea Scott
Votre adolescente ou adolescent envisage-t-il de quitter le nid pour fréquenter l’université ou le collège? Pour de nombreux parents, c’est une nouvelle source d’inquiétudes et d’anxiétés. D’une certaine façon, peut-être êtes-vous impatients de voir votre adolescent partir.
Mais il est probable que vous vous inquiétiez de la façon dont il se débrouillera sans vous pour le protéger. Il y a quelques années, j’étais un de ces étudiants partant pour l’université. Mes parents avaient de grandes craintes – non seulement j’étais une fille qui déménageait dans une ville ou je ne connaissais personne, mais j’avais également un lourd handicap. J’avais une grave déficience auditive dans mon oreille gauche et j’étais sourde de l’oreille droite. Je portais un appareil auditif durant le jour et j’étais pratiquement sourde la nuit. Avant de partir pour l’université, mes parents étaient mon réveil matin, mes défenseurs à l’école et mes protecteurs. Ils s’inquiétaient de choses comme, « Que se passerait-il si un incendie se déclarait en pleine nuit? Comme te réveillerais-tu? Que se passerait-il si tes professeurs n’étaient pas disposés à s’adapter à tes besoins? »
Le bon côté d’un départ pour fréquenter un établissement d’enseignement est qu’il constitue un terrain d’apprentissage et de préparation à la vraie vie d’adulte. J’ai dû trouver des dispositifs facilitant l’écoute, demander de l’aide et apprendre comment me défendre moi-même.
Évidemment, j’ai eu des problèmes. Et mes parents étaient là, au téléphone, à me donner des conseils. Par exemple, l’université a rejeté ma demande de services de prise de notes lorsque j’ai rencontré des difficultés à prendre mes propres notes. Le fait est que je m’arrange très bien et que mon handicap est quasi invisible pour les autres. Mes parents m’ont suggéré de demander de l’aide à mon audiologiste et au bureau local de la Société canadienne de l’ouïe et, en effet, les deux m’ont fourni des lettres expliquant pourquoi mon handicap me donnait de la difficulté à rédiger mes propres notes de cours. Ça a marché et à partir de ce moment, mon université s’est efforcée de répondre à mes besoins. Ce fut une expérience d’apprentissage et j’en suis reconnaissante.
Conseils aux étudiants ayant une déficience et d’autres besoins spéciaux
• Écrivez à l’école dès que vous apprenez votre admission. Expliquez votre handicap et les accommodements dont vous pouvez avoir besoin.
• Organisez une rencontre avec vos services aux étudiants handicapés de votre établissement dans la première semaine d’école (ou avant si possible).
• Si votre établissement d’enseignement rejette votre demande d’accommodement, demandez de l’aide. Obtenez une lettre de votre médecin et de tout autre spécialiste expliquant votre handicap et la façon dont l’accommodement contribue à niveler le terrain de jeu pour vous. Vous pouvez aussi demander de l’aide aux groupes de défense locaux.
• Faites des demandes pour toutes les bourses d’études et autres bourses que vous pouvez trouver. Un avantage accessoire découlant d’un handicap ou d’un besoin spécial est qu’il existe des bourses d’études et autres bourses spécialement pour nous.
• Cherchez des dispositifs d’aide. Adoptez-les. J’ai découvert qu’ils me facilitaient la vie. Je craignais qu’ils m’empêchent de me faire des amis et j’ai été agréablement surprise de constater que cela n’a jamais été le cas.
• Si votre dispositif facilitant l’écoute est nécessaire, demandez s’ils peuvent en assumer les coûts.
• Écoutez votre coeur lorsque vous choisissez votre programme. Essayer de ne pas laisser votre handicap limiter vos rêves. La société d’aujourd’hui est beaucoup plus ouverte. Je suis une infirmière autorisée et – oui – je peux écouter vos battements de coeur et prendre votre pression sanguine avec mon stethoscope spécial que mon université a payé !
Conseils aux parents
• Encouragez votre adolescent à prendre ses propres decisions concernant l’école, le programme d’étude et le fait qu’il veuille déménager ou non.
• Appuyez votre adolescent en défendant ses propres besoins et en affirmant son indépendance.
• Lorsque votre adolescent a déménagé, soutenez-le en lui téléphonant régulièrement et en demandant comment il s’arrange, et évitez d’être trop autoritaire ou trop envahissant.
• Dites à votre adolescent combien vous être fiers de lui ! Je sais que mes parents étaient désolés la première fois qu’ils ont découvert mon handicap et qu’ils se sont inquiétés de ce que mon avenir pouvait me réserver. Exceller dans la vie avec un handicap n’est pas une tâche facile.
Quitter le foyer, vivre en résidence et par la suite vivre avec des amis ont rendu mes années d’université formidables. L’expérience de la vie en résidence n’a pas son pareil. J’ai de bons souvenirs des discussions sur le sens de la vie en mangeant une pizza à 2 heures du matin et de notre rituel d’étage consistant à chanter à tue-tête des chansons de Green Day juste avant un examen, pour nous donner de l’énergie. Je me suis fait des amis pour la vie et je remercie mes parents de m’avoir fait assez confiance pour me laisser partir.