Continuation de 22 de Juin, 2016
Par Mark Wafer
Discours principal de l’assemblée générale annuelle de la SCO
Dans les 17 dernières années, nous avons employé 82 personnes handicapées et aujourd’hui, 33 de mes 210 employés ont une incapacité. Au fil du temps, j’ai constaté que l’embauche de personnes handicapées favorisait énormément le succès de mon entreprise. À tel point qu’en fait j’ai activement encouragé d’autres propriétaires d’entreprises à faire de même.
Il y a quatre ans, j’ai contribué au lancement d’un programme appelé Rotary at Work. Ce programme, basé à mon Club Rotary à Whitby, Ontario, est conçu pour exposer aux propriétaires d’entreprises les avantages que procure l’embauche de personnes handicapées. Nous diffusons un message de membre à membre du même secteur. « Écoutez… Je gagne de l’argent et vous pouvez en faire autant! » C’est évidemment la bonne chose à faire, mais ce message à lui seul n’encourage pas les propriétaires d’entreprises à effectuer de telles embauches. Pourquoi?
Parce que les propriétaires d’entreprises entretiennent une série de mythes et d’idées fausses. Les personnes handicapées sont plus souvent malades, elles ont besoin d’adaptations coûteuses, elles travaillent de façon moins sécuritaire, elles sont plus souvent en retard ou leur travail est moins productif.
La réalité est toutefois contraire. Selon les études de Harris, Dupont, Compas et autres, des personnes handicapées ont des taux de présence plus élevés que les personnes sans handicap.
Pourquoi? Parce que l’emploi est précieux et qu’il a fallu des années pour l’obtenir.
Quatre-vingt-dix pour cent des employés ayant un handicap travaillent plus ardemment que ceux qui n’en ont pas. Pourquoi? Parce que les employés handicapés estiment qu’ils doivent faire leurs preuves. Les autres peuvent échouer ou commettre des erreurs, mais l’employé handicapé pense que s’il commet une erreur, les gestionnaires la mettront au compte du handicap.
Quatre-vingt-dix-sept pour cent des employés handicapés travaillent de façon plus sécuritaire que ceux qui n’ont pas de handicap. Le nombre de reclamations d’assurance à la CSPAAT que j’ai présentées a nom d’un de mes employés handicapés est exactement zéro! J’aimerais pouvoir en dire autant du reste de mon personnel.
Des employeurs soutiennent que les adaptations du milieu de travail sont trop coûteuses. En réalité, le coût moyen d’adaptation est inférieur à 500$. La plupart des employeurs ne se rendent même pas compte qu’ils accommodent déjà le personnel existant. Accommodements culturels et religieux, programmes de travaux légers, congés de maternité, etc.
Les personnes handicapées et les membres de leur famille immédiate constituent de la population, bien que les employeurs pensent encore que c’est un petit marché. Ce sont autant de mythes, mais ces mythes sont les plus grands obstacles auxquels une personne handicapée se heurte pour intégrer le marché du travail. Les faits montrent cependant clairement que l’embauche d’une personne handicapée est réellement bonne pour les affaires. Étant donné que de la population a un handicap – soit l’équivalent de toute la population de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba réunis – et que de celle-ci est sans emploi, nous sommes clairement en présence d’une tragédie. Au cours des quarante dernières années, le taux de chômage chez les personnes handicapées a été de. Il est évident que le message à ce jour nefonctionne pas malgré tous les efforts des spécialistes en la matière. Le taux de chômage durant la grande crise atteignait le niveau stupéfiant, une tragédie nationale, bien que les personnes handicapées vivent cette tragédie quotidiennement – une crise perpétuelle.
La solution, mesdames et messieurs, est de changer l’approche et de changer le message pour que les propriétaires d’entreprises, les directeurs généraux, les gestionnaires d’embauche et les professionnels des RH commencent à comprendre qu’il n’y a que des avantages à embaucher des personnes handicapées, que l’embauche de personnes handicapées améliore les marges d’exploitation et les résultats financiers.
C’est le langage que les propriétaires d’entreprises comprennent. Voici un excellent exemple. Comme nous le savons tous, il peut falloir des années pour qu’une personne handicapée obtienne son premier emploi, n’importe quel emploi. Lorsqu’elle est engagée, l’emploi devient très précieux. Il en resort des statistiques qui montrent que les employés handicapés travaillent jusqu’à cinq fois plus longtemps que les personnes qui ne le sont pas.
Dans mon secteur d’activité, la durée de service moyenne d’un employé est d’un an et quatre mois, mais pour un employé handicapé elle est de sept ans. Le roulement de personnel moyen pour un Tim Horton torontois typique est, mais pour mon groupe d’établissements il est de, pas parce que je suis un meilleur exploitant, mais simplement parce que j’engage des personnes handicapées.
Certains d’entre nous prendront la chance de faire une demande d’emploi ailleurs… l’herbe peut sembler plus verte l’autre côté de la clôture, mais une personne handicapée ne renoncera pas à une chose sûre, d’où le faible roulement de personnel.
Mais il y a mieux encore. Cent soixante-dix de mes employés n’ont pas de handicap et ne changent pas au rythme normal de roulement de personnel parce qu’ils veulent faire partie de quelque chose de spécial – ils travaillent dans un milieu de travail favorisant l’intégration. Le fait d’embaucher des personnes handicapées change la culture de notre effectif.
Pensez à ce que coûte le roulement de personnel. Prenez en compte l’entrevue, la formation, les uniformes et la productivité réduite des nouveaux employés et il apparaît très clairement que grâce à l’embauche de personnes handicapées, je gagne plus d’argent.
C’est le langage que les propriétaires d’entreprises comprennent et c’est le message que nous devons diffuser. Comme je l’ai dit précédemment, c’est évidemment la bonne chose à faire, mais ce message à lui seul ne suffit pas.
Je veux mettre l’accent sur deux histoires : la première est celle de Walgreens aux États-Unis. Walgreens, une chaîne de pharmacies, est peut-être un des plus grands distributeurs du monde de produits de toutes sortes. En 2006, Walgreens a ouvert un nouveau centre de distribution (CD) en Caroline du Sud et a décidé de recruter de son effectif dans la communauté des personnes handicapées.
Ce CD de la Caroline du Sud a présenté un taux de productivité de supérieur au taux de productivité de tout autre CD au pays, chaque année depuis 2006; il est évident que l’embauche de personnes handicapées a une incidence positive sur la productivité. Walgreens a remporté un tel succès que la société a recruté des travailleurs pour son nouveau CD au Connecticut dans la communauté des personnes handicapées.